LES VILLAGES à visiter à Santiago
- Marion - Escapades au Cap Vert
- 8 mai
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 oct.
L’île de Santiago est la plus grande et la plus peuplée de l'archipel. Nombreux sont les villages qui bordent le littoral, qui sont nichés dans le creux d'une vallée ou accrochés aux flancs d'une montagne. Certains méritent un petit détour, voire un grand détour.
Découvrez les incontournables mais aussi des villages hors des sentiers touristiques.
CIDADE VELHA, LE BERCEAU HISTORIQUE DU CAP VERT
C'est le village à visiter, quelque soit la durée de votre séjour. C'est le lieu du début de l'histoire du Cap Vert et de la colonisation du continent africain par les européens.
Classé depuis 2009 au Patrimoine Mondial de l'Unesco, de nombreux vestiges et monuments sont remarquables, dont certains ont pu être restaurés.
Le Pilori et le convent de São Francisco
Niché dans une petite baie et au fond d'une vallée profonde, le village était une escale maritime incontournable du commerce triangulaire entre les routes de l'Afrique, du Brésil et des Caraïbes, et fut une plateforme essentielle du commerce des esclaves.
Cidade Velha fut la capitale du pays pendant trois siècles.
Cidade Velha est un lieu historique, et sa visite est une plongée dans l'histoire. Mais Cidade Velha est aussi un lieu de vie, avec ses habitants, ses pêcheurs, ses cultivateurs, avec ses commerces, quelques restaurants et hébergements.
Cidade Velha est le village où j'ai vécu pendant un an.
Vous pouvez retrouver l'article complet sur Cidade Velha, pour ne rien manquer et tout savoir (ou presque) sur l'ancienne capitale du Cap Vert.
PORTO MOSQUISTO, LE VILLAGE DU BOUT DU MONDE
En sortant de Cidade Velha, il faut emprunter la route pavée sur une quinzaine de kilomètres. D'un côté l’océan des criques de galets et de sable noir, et de l'autre les contreforts montagneux de l’île. La route offre de beaux paysages et au loin, si le temps est clair, on peut apercevoir l'île voisine de Fogo et son volcan qui culmine à presque 3000 m d'altitude, le seul actif de l'archipel, qui se dresse fier, au milieu de l'Atlantique.
Et au bout de cette route, le village de pêcheurs de Porto Mosquito.
On peut aller avec la voiture jusqu’à la plage mais l’idéal est de se garer avant. Les voitures sont rares et sur le petit port, ça gâche un peu.
Il règne dans ce petit village de 800 âmes, une atmosphère paisible, une sensation de temps qui s’écoule doucement. Ce village n'est pas mentionné dans les guides ou les blogs. Il n'y a qu'une seule route pour s'y rendre, une route qui ne mène nulle part ailleurs. Finalement, c'est peut-être bien ainsi, car le charme est intact.
Le meilleur moment est la fin d’après-midi pour profiter des belles lueurs du soleil couchant. Les contrastes sont magnifiques pour faire de superbes photos.
Et c'est le moment où les habitants du village se retrouvent pour discuter, au milieu des jeux et des rires des enfants.
Les barques colorées qui ramènent thon, garoupa, esmoregal, bidion, et autres délices de la mer sont amassées sur les galets ou le sable d'un noir intense, et les façades des maisons sont recouvertes de fresques représentant la vie des pêcheurs.
On trouve même un portrait du célèbre Commandant Cousteau ! Cet officier de marine français, documentariste, océanographe et inventeur, s'est trouvé au large de Porto Mosquito pour tester un petit sous-marin. Son périple à près de 2000 mètres de profondeur est dorénavant peint sur les maisons du village.
Porto Mosquito est un village pilote dans le cadre de divers projets et actions de protection de la biodiversité, de la préservation des ressources marines et de la sensibilisation des populations à la préservation de l’environnement. Projet de soutien de l’activité de pêche financé par le Maroc, Journées des Nations Unies avec des activités tournées vers la protection de l'environnement, l'Art de Rue pour sensibiliser sur l'importance de la mer, ou encore sensibilisation par le Ministère de l'Éducation sur la gestion de l'eau, sont autant de projets qui témoignent de l'engagement de ce village et de sa population.
Le village est aussi le point de départ de superbes parcours de randonnée reliant les villages de Porto Rincão et Porto Mosquito, séparés par une trentaine de kilomètres. Des paysages imposants, de hautes falaises surplombant la mer, une flore endémique, des oiseaux marins... C'est la Route Piétonne de Baìa de Inferno et de Monte Angra.
Autant de bonnes raisons pour venir dans ce village de pêcheurs du bout du monde !
Porto Mosquito, c'est mon village coup de cœur.
PEDRA BADEJO, ENTRE ART, CULTURES ET PÊCHE
La première chose que l'on remarque en arrivant c'est le panorama magnifique sur la vallée en contre-bas dominée par les hauts sommets montagneux. Cocoteraies, bananeraies, plantations de canne à sucre et cultures maraîchères offrent un patchwork de verts qui change au fil des saisons. Ces vallées cultivées sont de véritables oasis dans un paysage aride de montagnes aux teintes brunes et rouges.
Mais ne continuez pas votre chemin sans faire un arrêt à Pedra Badejo, car au coeur du village, une belle surprise vous attend. Tout un quartier aux façades peintes et décorées par les habitants et des artistes. Quelle belle initiative ! L'art de rue est une tradition au Cap Vert. Il raconte la vie, les coutumes et l'histoire du pays.
Il faut repérer cette magnifique façade qui est l’entrée du quartier de Cutelinho et emprunter la ruelle sur la droite. Et là, c'est un vrai spectacle à ciel ouvert, des dessins aux motifs tribaux ou des scènes de la vie quotidienne, décorent les façades et les murs.
À l'initiative de ce projet "Santa Cruz Art Week", qui a pour objectif de transformer ce quartier grâce à l'art, Helder Cardoso, un jeune artiste plasticien natif de Santa Cruz (municipalité dont fait partie le village côtier de Pedra Badejo).
Tout comme Porto Mosquito, le village de Pedro Badejo est peu connu, mais ce quartier, à lui seul, vaut le détour.
TARRAFAL, L'INCONTOURNABLE DE SANTIAGO
Tout au nord de l'île, Tarrafal, citée dans tous les guides, surtout connue pour sa plage qui est la principale attraction de cette petite ville d'environ 6500 habitants située à presque 2 heures de voiture de Praia, la capitale.
Mais Tarrafal, ce n'est pas que la plage, c'est aussi une côte parsemée de criques et de piscines naturelles, une petite ville avec ses hôtels et restaurants et de nombreuses façades où l'art de rue est à l'honneur, une fois de plus.
Tarrafal, c'est aussi le camp de détention de Chão Bom, une page sombre de l'histoire du Cap Vert. Ouvert à partir de 1936 sous le régime de dictature de Salazar au Portugal, le camp de Tarrafal était destiné aux opposants politiques et syndicaux et est devenu un symbole de la répression du régime salazariste.
Et si vous souhaitez séjourner à Tarrafal, vous pourrez profiter de nombreuses activités et loisirs nautiques. Location de jet ski, plongée, promenade en bateau, snorkeling... pour agrémenter votre séjour, car Tarrafal est un magnifique spot, réputé pour la richesse de la vie marine et la beauté de sa côte.
Et pour les amateurs de randonnées, c'est également le point de départ de nombreux parcours de randonnées dans le Parc National de la Serra Malagueta.
Pour tout savoir et organiser votre séjour à Tarrafal, lire l'article ...
RIBEIRA DA PRATA, UN PATRIMOINE NATUREL
À quelques km au sud de Tarrafal, le village de Ribeira da Prata mérite aussi une halte voire une vraie pause. Les maisons du village sont regroupées autour de quelques ruelles perchées au dessus de la mer. Là encore certaines façades ont été le terrain de jeu de quelque artiste plasticien et apportent de la gaité, enfin... surtout du bleu !
Mais Ribeira da Prata cache d'autres trésors.
À l'entrée de Ribeira da Prata lorsque l'on vient de Tarrafal, la plus belle plage de sable noir de l'île, nichée entre les vagues et la végétation.
Il faut traverser la vallée au milieu d'une petite forêt de cocotiers... et on débouche sur...
.... une longue plage d'un sable très fin d'un noir intense !
Pour découvrir les autres belles plages de l'île, lire l'article...
Cette plage est un lieu de nidification des tortues Caouannes, ou Caretta Caretta. Ces tortues marines viennent pondre sur les quelques plages de la région de Tarrafal, mais aussi sur presque toutes les îles de l'archipel. Le Cap Vert est en effet un des premiers sites au monde de reproduction de cette espèce protégée. Malheureusement, face aux effets du changement climatique, mais aussi au braconnage (la consommation de viande de tortue n'est pas rare dans l'archipel) et à un tourisme pas toujours contrôlé, on observe une diminution du nombre des tortues qui viennent nicher.
L'association Lantuna, une ONG du Cap Vert, avec le soutien et l’engagement d'associations locales, de bénévoles et d’étudiants de l’Université du Cap Vert, ont lancé en 2020, un projet de conservation de ces tortues marines.
Et de l'autre côté du village, falaises et roches volcaniques offre un tout autre décor.
Un grand panneau indique les piscines naturelles de Ribeira da Prata, "Piscinas naturais de Cuba". Au début le chemin est pavé et récent, mais il se transforme vite en sentier un peu caillouteux mais praticable.
Au bout de quelques centaines de mètres (ne vous découragez pas), sur la droite, il y a une ferme avec un élevage de moutons. Vous pourrez vous garer à l'ombre et rejoindre le site par le sentier quelques dizaines de mètres plus loin.
Par mer calme, ces "grandes bassines" creusées naturellement dans la roche se transforment en ... ben en piscines, voire en terrain de jeu !
Voila mon Top 5 des villages à découvrir sur l'île de Santiago, entre histoire, art de rue et sites naturels et activités nautiques.
INFOS PRATIQUES
Pour profiter de ces belles balades à votre rythme, il est préférable de louer un véhicule.
INTER CIDADES, une agence sérieuse située dans le quartier de Achada Santo António à Praia juste à côté du Centre de Santé. Propose des locations à partir de 50 euros/jour.
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Vous pouvez également utiliser les Hiace, les transports collectifs qui sillonnent tout le pays. Ces Toyota blancs transportent une douzaine de passagers (voire plus) et sont peu coûteux. Par exemple, 100 escudos pour aller à Cidade Velha ou 600 escudos pour vous rendre à Tarrafal.
Belle découverte des villages de l'île de Santiago.
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